Cauchemar ou rêve... ? [libre]

Elle ne courait pas assez vite. Ici, la lenteur envahissait chacun de ses gestes, jusqu'à presque la paralyser, sans lui laisser l'occasion d'échapper au tragique destin qui lui arrivait dans ses rêves. La mort. Combien de fois ? Dix, vingt, trente... Cent peut-être, elle ne comptait plus depuis longtemps, cela arrivait bien trop souvent.
Nora tourna la tête en direction de ses poursuivants, au risque de se prendre les pieds dans les racines de l'un des vieux arbres qui somnolaient. Des loups. La gueule béante, les crocs acérés et la fourrure sombre. Encore eux. Ils revenaient souvent, poursuivants obstinés, passant d'un rêve à l'autre, sans se soucier du tourment qu'ils provoquaient chez elle. Depuis qu'ils étaient intervenu la première fois, elle avait une peur bleu des grands chiens. Mais là, il ne fallait pas y penser. Juste courir, enchaîner les foulées, et espérer leur échapper, pour une fois.

- Pas encore...

L'un d'eux s'approchaient. Un grand, à la fourrure d'or, les yeux injectés de sang. Toujours le même. Sa respiration s'accéléra d'avantage, pendant qu'elle cherchait devant elle une cachette, un moyen de se cacher. La forêt sombre qu'elle traversait semblait sans fin et bientôt, elle n'aurait plus d'énergie. Tant qu'elle ne tombait pas, elle avait peut-être une chance...

Ses yeux bleus se posèrent enfin sur une forme vague devant elle. Une grotte ? Elle couru d'autant plus vite. Si elle l'atteignait à temps, les loups devraient s'éloigner. Son pas se fit plus long, jusqu'à ce qu'elle sente enfin l'ombre des roches sur son visage fatigué. Elle fit quelques pas de plus pour s'asseoir sur un pierre à l'aspect presque confortable, sans entendre l'écho d'une personne qui s'approchait...

- Alpha ?

N'obtenant aucune réponse, j'en déduis que je me suis endormi. Je marche tranquillement, méfiant, et cherche dans ma poche quelque chose susceptible de me démontrer que je suis encore éveillé mais... Elle n'y est plus. Je n'ai plus ma carte. Je suis donc bien en plein rêve. Ou cauchemar... ? Je n'en sais rien. Je me fige en entendant un grondement derrière moi. Je tourne très lentement la tête, me faisant l'effet de faire parti de l'Exorciste et mon cœur s'arrête en croisant le regard rougeâtre d'un loup. Un loup...

Le loup symbolise la protection, la loyauté et le courage. Il nous apprend à équilibrer nos besoins avec ceux de la communauté, en nous rappelant que la sagesse est primordiale pour que règnent l'ordre et l'harmonie, et que la vraie liberté nécessite de la discipline. Animal intelligent, aux sens affûtés, il nous incite à éviter autant que possible les ennuis et les conflits et à se fier à notre instinct.

Ce ne sont pas mes peurs. Et pourtant je pense qu'il s'agit d'un cauchemar de part les yeux rougeâtre du loup. Je m'approche et m'agenouille face à lui. Il gronde, montre les crocs mais ne m'attaque pas. Je souris. Très vite les yeux du loup prennent la couleur des miens et ses oreilles s'abaissent, alors qu'il s’aplatit au sol en glapissant. Ce n'est pas mon cauchemar mais celui d'un(e) autre. Il est donc facile pour moi de l'affronter.

Je connais Alpha, elle aime l'idée qu'il faut affronter ses peurs pour obtenir une fin heureuse, un sommeil réparateur et sans aucun songe désagréable dans le cas présent. J'ai du inculquer quelques valeurs naïves à la demoiselle sans m'en être rendu compte. Le loup face à moi s'évapore doucement et je reprends mon chemin. J'arrive à une grotte et un loup doré semble en garder l'entrée. Je m'approche, assez confiant et il me laisse passer en grondant méchamment. Ce n'est donc pas moi qu'il vise, j'avais raison.

- Nora... ?

Je souris et viens m'asseoir à côté d'elle sans plus de cérémonie.

- Alpha m'a incrusté dans ton rêve, je suis désolé, ce n'est pas voulu de ma part. Tout va bien ?

Question rhétorique, je crois bien connaître déjà la réponse vu l'imposant loup doré que j'ai croisé à l'entrée.

Ses yeux fixaient les cailloux qui maculaient le sol devant elle, tandis qu'elle calmait sa respiration toujours irrégulière à cause de la course. Le grondement du loup qui guettait l'entrée de son refuge s’amplifia l'espace de quelques secondes, lui faisant relever la tête. Des pas retentirent, proches. Quelqu'un approchait...

- Nora... ?

La voix se répercuta en écho dans la caverne, mais elle la reconnue presque tout de suite. Le roi blanc au prénom bizarre... Eraël. La lune éclairait en partie les lieux, et vit son visage, toujours souriant, avant qu'il ne s’assoit à côté d'elle.

- Alpha m'a incrusté dans ton rêve, je suis désolé, ce n'est pas voulu de ma part.

Alpha avait donc aussi le contrôle sur les rêves ? Intéressant à savoir... Mais pourquoi l'avoir envoyé ici ? Il lui avait pourtant cru comprendre qu'elle aimait bien Era, alors pourquoi son cauchemar ? Quoiqu'il n'avait pas peur des loups, sinon il ne serait pas ici. Elle l'aurait envoyé pour s'amuser à ses dépends ? Ça ne lui plaisait pas vraiment tout ça, mais avait-elle le choix ?
Elle avait l'habitude des visites dans ses rêves. Des gens, qu'elle connaissait déjà et qui venaient durant la nuit dans ses pensées. Mais là, c'était différent.

L'ombre que projetait le loup devant la grotte bougea, avant qu'il ne s'allonge, prêt à faire le guet toute la nuit, s'il le fallait.

- Tout va bien ?
- Pas vraiment...

Son regard bleu fixait la créature qui la poursuivait encore et encore à travers ses rêves. Maintenant qu'elle était ici, il y avait des chances pour qu'elle ne meurt pas encore une fois à la fin de la nuit.

- Je suis désolée que tu sois ici, ces loups ne sont pas les meilleurs amis de l'homme, fit-elle en esquissant une grimace.

- Pas vraiment...

Lui adressant un sourire sincèrement désolé pour elle, je reporte mon attention sur l'ombre du loup qui ondule sur les parois en une menace silencieuse pour la jeune femme.

- Je suis désolée que tu sois ici, ces loups ne sont pas les meilleurs amis de l'homme.
- Je n'ai rien à craindre. Ce ne sont pas mes peurs.

Chacune les siennes. J'ai peur de tout un tas de chance... Mais pas des bêtes sauvages. Elles sont même devenues des amies depuis mon entrée dans la boîte. Peut être qu'Alpha est réellement capable de donner une âme à nos peurs et à nos rêves. Ou alors c'est moi qui garde une imagination un peu trop poussée et qui garde espoir alors que la vie ne fonctionne pas comme ça. Je pense qu'il n'y a que dans la boîte où les morales des fables comptent, où courage et autres valeurs permettent de survivre. Non, dans la vie réelle, ces valeurs te détruisent. C'est peut être pour ça que j'ai choisi d'être une pièce blanche... de vouloir rester dans le petit monde d'Alpha.

- Ce ne sont que des songes... Des peurs qui te boufferont toute crue si tu ne les affrontes pas. C'est facile à dire. Mais temps que tu ne sors pas de là, tu referas ce rêve jusqu'à te rendre compte que ce loup n'est qu'une illusion... Alpha n'aime pas les peurs. Alors elle essaie de briser les tiennes.

- Je n'ai rien à craindre. Ce ne sont pas mes peurs.

Ouais. Ses peurs.... Nora frissonna, et se replia davantage sur elle-même, comme souhaitant disparaître de cet endroit. Le meilleur moyen d'y mettre fin était sans doute de se jeter sous les crocs du loup, mais elle en avait bien trop peur. Peur de mourir, encore.

- Ce ne sont que des songes... Des peurs qui te boufferont toute crue si tu ne les affrontes pas. C'est facile à dire.
- Elles me bouffent déjà...

Son coeur se serrait dans sa poitrine, et elle ne le regardait plus. Eraël était à la fois une présence rassurante et une gêne. Elle ne voulait pas qu'on voit ses faiblesses, et quoi de mieux que les rêves, pour voir ce que les gens cachent au plus profond d'eux-même ? Elle se sentait trop exposée, même si jusque là, le roi blanc avait été très gentil. Sans doute l'instinct qui réagissait...

- Mais tant que tu ne sors pas de là, tu referas ce rêve jusqu'à te rendre compte que ce loup n'est qu'une illusion... Alpha n'aime pas les peurs. Alors elle essaie de briser les tiennes.
- Je vois ce loup depuis que je suis gamine et c'est pas les envies Alpha qui va le faire disparaître.

Elle voulait partir d'ici, s'éloigner d'eux. Son regard se porta vers le fond de la grotte. Les lieux de refuge représentent l'esprit du rêveur, non ? Ils n'en voyaient que le début donc... Nora se leva, et fit quelques pas vers des endroits plus sombres de la caverne.

- Il y a quoi plus loin ?

Alpha avait-elle le pouvoir de limiter la dimension d'un rêve comme elle le souhaite ? Ou est-ce qui était possible de continuer ? Elle espérait que oui, au moins pour éloigner la menace des loups durant quelques temps.

- Elles me bouffent déjà...

Oui... Ca se voit. Alpha n'a aucune gêne, elle pense sans doute aider la demoiselle en m'envoyant ici mais personnellement ça me gêne. Je n'apprécierai pas qu'on viole mon intimité en voyant mes faiblesses, mes peurs, à travers un rêve. J'espère qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur.

- Je vois ce loup depuis que je suis gamine et c'est pas les envies Alpha qui va le faire disparaître.

Mmh... Sans doute que non. Peut être même que c'est pour ça qu'elle la force à les affronter et qu'elle m'y implique. J'en sais rien. Je ne suis pas devin après tout. Faudrait peut être que j'arrête de chercher à tout comprendre de temps en temps. Ba c'est humain parait-il...

- Il y a quoi plus loin ?
- A toi de le dire... C'est ton cauchemar... Donc ton inconscient. Tu veux qu'on explore un peu ?

Elle ouvrit les yeux, et croisa directement un regard rouge. La fillette cria devant le monstre juste sous son nez et serra sa poupée contre el... Sa poupée. Elle ne l'avait plus ! Maria n'était plus avec elle ! Lise regarda à droite, à gauche, par terre, en l'air. Rien. Aucune poupée volant dans les airs, aucune Maria à l'horizon. Et puis un grognement la ramena à ce qui se trouvait devant elle. Le monstre. Ou plutôt un loup, un loup aux yeux rouges et aux poils d'or. Elle avait déjà vu des loups au zoo, elle leur avait trouvé un air de ressemblance avec les chiens, et devant les petits loups qui jouaient, elle avait eu envie de les caresser. Mais celui-là lui faisait peur et elle se mit à courir, l'animal sûrement sur ses talons.
Elle avait peur, et ce qui l'effrayait le plus, c'était d'avoir perdu Maria, elle s'était pourtant endormie avec et.... Un rêve. Ce devait être ça ! Il lui arrivait de perdre sa poupée en rêve, mais jamais de voir des loups pareils.
Elle courait encore et encore, sans même perdre haleine. Chose étonnante qui confirmait l'hypothèse du rêve. Surtout que le loup de n'avait pas encore rattrapé. La poursuivait-il ? Elle ne voulait pas jeter de coup d’œil derrière son épaule, et elle se concentra sur le souvenirs de sa maman pour se donner courage.
Même dans ses rêves elle devait veiller sur elle, parce qu'une grotte apparut dans son champ de vision et elle tenta de courir plus vite encore. Était-ce vraiment son rêve ? Ici tout lui semblait étranger, comment retrouver Maria dans un endroit inconnu ? Et puis arrivée près de la grotte,, elle trébucha et s’étala sur le sol. Sans sa poupée pour la consoler. Et le loup ? Allait-il la manger ?

- Maman...

- A toi de le dire... C'est ton cauchemar... Donc ton inconscient. Tu veux qu'on explore un peu ?

- Je sais pas...

La peur de découvrir ce qu'il y avait plus loin dans la grotte l'effrayait, mais en même temps, cette endroit étrange lui semblait... Familier... Peut-être y était-elle déjà venue dans un autre rêve... Enfin, c'était sa tête...
Les lieux de refuges représentes l'esprit, non ? Mais qui avait-il au bout du chemin ? Ses yeux bleus scrutèrent les ténèbres, cherchant un indice.

- D'accord.

La jeune fille allait faire quelques pas plus en avant vers les tréfonds de son inconscient, quand une voix résonna dans la caverne, proche et aiguë.

- Maman...
- Lise ?

La gamine avec qui elle avait joué, il y a de cela un moment, dans le labyrinthe d'Alpha. Elles avaient perdus d'ailleurs... Enfin, ce n'était pas important. Nora s'approcha de la petite et l'observa avec une certaine tristesse.

- Lise, ne peux pas rester là, tu dois sortir d'ici.

Eraël, ça passe... Il n'a pas l'air effrayé par les loups, ce qui est une bonne chose. Et puis, il est rassurant, 'fin, dans le sens où elle se sent moins seul, quoi. Mais Lise est bien trop petite pour affronter ça, pour voir ce qui se trouve plus loin.

- Lise, c'est un rêve... Il faut que tu sorte de mon rêve.

- Maman...
- Lise ?

Lise ? Lise... La petite Lise était là aussi. Non, ça, ce n'était pas bon. Une petite fille nageant en plein cauchemar, dans un cauchemar qui n'est même pas le sien d'ailleurs, ce n'est pas quelque chose d'agréable. Je m'approche également de la demoiselle, faisant attention à ne pas l'encercler non plus. Ce n'était pas du tout de sa faute si elle était là. Le but n'était pas de la gronder, plutôt de trouver un moyen de la faire sortir.

- Lise, ne peux pas rester là, tu dois sortir d'ici. Lise, c'est un rêve... Il faut que tu sortes de mon rêve.
- C'est vrai. Ca peut être effrayant, tu sais et...

Et rien du tout. Je ne sais plus ce que j'allai dire. Ce dont je me souviens parfaitement par contre, c'est qu'en sentant un léger tapotement sur mon épaule, je me suis retourné. Au ralenti. Comme dans les films en fait. Et j'ai écarquillé les yeux de stupeur en croisant un regard identique au mien. D'ailleurs physiquement chez cet homme, tout a toujours été strictement identique à moi. Sauf un ou deux centimètres qu'il doit avoir en plus et un sourire malsain pas très rassurant...

- Salut, petit frère. Il faut que je te coupe la tête... Qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !

Là ce n'est plus de stupeur mais d'horreur que mon regard s'agrandit. Reine de Cœur, Alice aux pays des merveilles. Ca prouve que ce n'est pas mon véritable grand frère : Lui n'a aucune culture. S'il voulait me trancher la tête, il serait incapable de me sortir ce genre de répliques... Ca m'empêche pas de flipper grave. Surtout que son apparence se ternit, ses yeux s'arrondissent comme des billes et dans ses mains... apparait une... faux. Même son costume semble effrayant. Lentement, je sens l'angoisse et la panique monter en moi.

Spoiler:

Je pâlis en comprenant que, finalement, il est bien possible qu'on n'ait pas seulement l'obligation d'affronter le cauchemar d'Esthelle... Si le mien rentre en jeu, je suis foutu !! J'évite de justesse le coup qu'il essaie de m'assener, songeant déjà à l'attirer loin des deux jeunes filles. Je jette un coup d'oeil au "plus loin" qu'on voulait explorer tout à l'heure avec Esthelle tout à l'heure. C'est maintenant ou jamais ! Et je m'élance directement dans cette direction. J'espère cependant juste que ce n'est pas la direction de mon cauchemar. Je sais parfaitement comment il finit... Pas du tout envie que ça se répète. Pas encore une fois...

- C'est ça petit frère : Cours ou c'est ta tête qui va tomber... J'entends le jeune homme murmurer en s'élançant à ma poursuite, abandonnant totalement les filles.

- Lise ?

La fillette releva la tête. Il y avait deux personne devant elle. Eraël et Nora, la fille qu'elle avait rencontré dans le labyrinthe. Elles n'avaient pas étaient bien loin ce jour là.

- Lise, ne peux pas rester là, tu dois sortir d'ici.

Ses grands yeux bleus embués de larmes, elle hocha négativement la tête. Elle n'avait pas sa poupée. Hors de question de partir sans elle !

- Lise, c'est un rêve... Il faut que tu sorte de mon rêve.
- C'est vrai. Ça peut être effrayant, tu sais et...

Non. Non elle ne pouvait pas ! Elle avait perdu Maria et elle ne savait absolument pas comment faire... Se pincer ? Ça n'avait jamais fonctionné... Elle n'arrivait jamais à se réveiller.

- Non ! J'ai perdu Maria.... Et si le gros loup l'avait mangé ?

Mangée.... Par le loup... Non, c'était totalement inconcevable. Il faudrait tuer l'animal et lui ouvrir le ventre pour récupérer la poupée... Elle ne savait pas faire ça, et elle n'avait pas envie de découper un animal, aussi effrayant soit-il.Mais ses pensées interrompirent après qu'elle se fut mise debout et son regard fixa une forme derrière Eraël.

- Salut, petit frère. Il faut que je te coupe la tête... Qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !

La reine de coeur... Celle qui faisait peur à la fillette, dans le conte d'Alice au pays des merveilles. Qui était-ce ? Il lui faisait peur. C'était un être humain ça ? Il avait l'air d'effrayer encore plus Eraël. C'était son frère ? Qu'elle idée d'avoir un frère pareil ? Était-ce ce type qui avait prit sa poupée ? L'idée d'aller la demander à cet homme lui parut un plus plaisant que de disséquer le loup. Enfin paru, jusqu'à ce qu'une faux apparaisse dans ses mains. D'ailleurs elle cria lorsque la faux se dirigea vers le blondinet qui, heureusement, l'évita. Et puis il se mit à courir vers l'intérieure de la grotte suivit du taré à la faux. Vers le noir. Lise regarda Nora, complètement paniqué.

- Si c'est ton rêve, c'est à toi de décider, non ?

La voix de la gamine trahissait sa peur. Les rêves étaient sensés venir de notre tête, alors pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas agir dessus ? Et puis c'était un rêve différent, peut-être qu'il pouvaient faire quelques choses... Ou peut-être pas.

- C'est vrai. Ça peut être effrayant, tu sais et...

Et... ? Quelque chose attira l'attention d'Eraël, le forçant à se retourner. Peu importe, la petite la regardait avec ses grands yeux qui se remplissaient de larmes... Oh non, elle va pas pleurer quand même. C'était tout sauf le bon endroit et le bon moment...

- Non ! J'ai perdu Maria.... Et si le gros loup l'avait mangé ?
- Il ne l'a pas mangé, je suis sûre qu'elle t'attend à côté de toi, à ton réveil. Mais pour ça, il faut que tu trouves un moyen de sortir, tu comprends ?
- Salut, petit frère. Il faut que je te coupe la tête... Qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !

Nora déglutit et se retourna pour faire face à la personne - à l'être ? - qui venait de parler. Grand, mince, les cheveux blonds, le portrait craché d'Eraël. Enfin, presque. Y avait juste cette grande faux, là, dans les mains, qui ne lui plaisait pas du tout du tout. A côté, elle voyait son ami - enfin... vite-fais, hein - devenir tout pâle et se peindre sur son visage une expression de pure horreur. La faux s'abattit sur le roi blanc, qui l'évita avant de courir en direction du fond de la grotte, son "grand frère" à sa poursuite. Limite, les loups avaient l'air plus gentils, à côté...
N'empêche, que faisait le cauchemar d'Eraël - puisque ça semblait être le sien... - ici ? Il n'y aura du y avoir que les loups... Alpha s'amusait-elle avec eux ? Sans doute. A moins que ce ne soit en réalité de rêve d'Eraël et donc son inconscient plus loin. Oui, mais que faisait ce loup ici alors ?
A la limite de la migraine, Nora fut sortit de ses pensées par une réflexion de Lise.

- Si c'est ton rêve, c'est à toi de décider, non ?
- Je ne sais pas... Je ne suis pas la seule à décider... Je pense qu'Alpha à prit possession du rêve.

Enfin, peu importe, il fallait trouver la poupée de Lise. Ensuite, il faudrait aviser, pour les loups et le machin représentatif d'une mort un peu trop brutale.
La jeune fille saisit la petite par les épaules et se mit à sa hauteur pour lui faire face.

- Lise, est-ce qu'il existe un endroit particulier où tu retrouves toujours ta poupée, quand tu la perd en rêve ? Une boîte, une maison ?

De toute façon, elles n'avaient pas le choix. Il faudrait suivre le chemin d'Eraël. De un, pour voir ce qui se passait là-bas, ensuite pour surveiller ce qu'il faisait dans son inconscient - si c'était réellement son rêve, elle n'avait pas plus envie que ça qu'il trouve des souvenirs réels au milieu de toute ça - et puis, le loup était toujours là, grognant de temps en temps. Elles ne pouvaient donc que continuer le chemin.

- Maman, pourquoi Liam est-ce qu'il a eu un gâteau et pas moi ?
- Mais mon chéri, Liam a été plus gentil que toi aujourd'hui, voyons !

Elle me caresse tendrement la joue, comme à chaque fois qu'elle tente de m'apaiser, mais cette fois je ne prends pas. J'affiche une moue boudeuse et croise les bras en la dévisageant avec colère. Je ne comprends vraiment pas pourquoi mon grand-frère a eu le privilège de goûter à l'un des cookies qu'elle vient de préparer et tout juste sortis du four. Alors que moi je n'en ai jamais eu le droit.

- Mais moi j'ai eu une meilleure note que lui à mon devoir !
- C'était hier, mon cœur. Tu auras un cookie ce soir, d'accord ? En dessert.
- En dessert ? Alors je pourrai pas prendre mon yaourt au chocolat ?
- Non, c'est le yaourt ou le cookie, mon chéri.

Elle tente de me prendre dans ses bras, mais je me dérobe en lui criant que je la déteste et que je ne goûterai pas à ses cookies, qu'ils ne sont pas bons. Et sur ces paroles plutôt cruelles, je m'enferme dans la chambre et pleurnichant tout le reste de l'après-midi. Au final... je n'ai eu aucun cookie et Liam les a tous mangé. Ma mère m'a cru ou a voulu croire en mes paroles, sans chercher plus loin. Les adultes sont toujours comme ça de toute manière. Même certains enfants...

- Pleurnichard, pleurnichard ! Maman elle a dit que t'étais une feignasse, un bon à rien et elle a raison ! T'es qu'un boulet, tu sers à rien ! Tu ferais mieux de disparaître. On serait tous mieux sans toi. C'est quoi ça encore ? Ca doit être pourrave, comme d'habitude, nan ?

Je cachais "Alice au pays des merveilles" sous mon lit pour qu'il ne puisse pas me le dérober mais il avait ce sourire sur les lèvres que je détestais absolument et qui me démontrait qu'il avait parfaitement lu derrière moi. J'écarquillai les yeux quand il colla un post-it sur le front, sur lequel il venait de marquer "Erreur" au marqueur et qui risquait plus tard de me donner le nom que je portai dans la boîte, brandissant fièrement devant moi une... hache. Et pas la hache qu'il avait eu à la fête foraine où je m'étais perdu et n'avait donc pas eu de cadeau comme punition. Plutôt celle qu'il venait de dérober à notre paternel qui l'utilisait pour couper du bois.

- Arrête Liam ! C'est pas drôle ! On va se blesser !
- C'est pas si grave : De toute manière, ça sera de ta faute ! C'est toujours de ta faute ! Prôna-t-il comme l'évidence même. Qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !

Comme quoi, il lui semblait pas si nul mon bouquin. Pour reprendre un passage en me le hurlant dessus alors qu'il me courait après pour me hacher-menu, c'était même clair qu'il devait carrément l'adorer. Je me précipitai vers le jardin, hurlant de peur alors que mon cinglé de grand-frère donnait des coups dans le vide. Je me dépêchai de ramper sous le grillage, dans l'espace entre notre jardin et ceux des voisins. Ainsi protéger momentanément, je me rappelai.

- Ce n'est qu'un souvenir... Un cauchemar... Un simple cauchemar...
- Montre-toi le froussard ! Allez le faiblard, montre-toi : Quoi que tu fasses, c'est ta tête qui tombera !

Je grimaçai un instant, décollant le post-it accroché à mon front : Mais je m’aperçus bien vite qu'à chaque fois un autre y repousser, comme une étiquette qu'on ne peut réussir à enlever de sa peau. J'y vis inscrit en les décrochant plusieurs noms d'oiseaux, des obscénités que jamais je n'aurais imaginé, des expressions très colorées à réveiller les morts et à faire rougir Satan de honte, bref, tout ce qu'aurait pu me dire mon grand-frère s'il me retrouvait. Je gémissais, paniquais, espèrais à peine pouvoir sortir de ce cercle infernal.

- Liam... Laisse-moi tranquille...

- Il ne l'a pas mangé, je suis sûre qu'elle t'attend à côté de toi, à ton réveil. Mais pour ça, il faut que tu trouves un moyen de sortir, tu comprends ?

La fillette se sentit rassurée par ces paroles. Il n'y aurait plus qu'à trouver comment se réveiller, pour retrouver sa poupée et fuir le type qui l'effrayait, derrière Eraël.

- Je ne sais pas... Je ne suis pas la seule à décider... Je pense qu'Alpha à prit possession du rêve.

Donc ses cauchemars aussi pouvait se retrouver là ? Non, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas voir les horrible image qui assaillaient parfois ses rêves, la faisant se réveiller en pleure et complètement paniqué. Arriverait-elle à se réveiller ? Lise commençait à paniquer, beaucoup. Et ses mains, incapables de se fermer sur sa poupée, commençaient à trembler. Elle les glissa dans ses poches afin de cacher un maximum ses peurs qui menaçaient de surgir du noir. Elle ne devait pas avoir peur, mais c'était plus fort qu'elle.
La jeune fille saisit la petite par les épaules et se mit à sa hauteur pour lui faire face.

- Lise, est-ce qu'il existe un endroit particulier où tu retrouves toujours ta poupée, quand tu la perd en rêve ? Une boîte, une maison ?
- Avec maman. Mais...

C'était jamais bon signe quand sa poupée disparaissait... En tout cas pas dans ce genre d'endroit. Sa maman. Allait-elle la voir ? Cette pensée l'aurait rendu heureuse, si elle n'avait pas était corrompu par les images de ses propres cauchemar.
Lise plongea son regard dans celui de Nora, espérant y chercher son soutient.

- On va aller dans le noir ?

Là où se trouve sa poupée... En se réveillant ou dans le rêve ? Même si c'était plutôt un cauchemar. En tout cas, si sa poupée était au bout du chemin, elle la suivrait.

- Et pour le fou avec sa faux ? On a rien pour se défendre !

Elle glissa sa main dans celle de Nora. Elle ne voulait pas se retrouver dans le noir sans personne à qui se raccrocher. Et qu'est-ce qu'elles y trouveraient, la dedans ? Lise avait l'impression que de petits yeux lumineux la scrutaient en n'attendant qu'une seule chose, qu'elle soient assez à leur portée pour pouvoir l'emmener et la dévorer. Pourtant, il n'y avait pas d'yeux brillant... Lise serra la main de Nora en se rapprochant d'elle, histoire d'être sûr de ne pas juste se retrouver avec une main dans la main. C'était une pensé assez morbide, mais loin de l'esprit de la fillette le sang et compagnie. Elle voyait plutôt la main de Nora se faire remplacer par une main en plastique, genre celle d'une poupée géante, et que la jeune femme disparaisse. Et là, elle serait seule dans le noir. Non. Elle ne voulait pas y aller. Maus avait-elle le choix ?

- J'ai peur...
- Mais non, faut pas ! Faut affronter ses peurs dans la vie !
- Alpha ?
- Non c'est le Pape ! Patate !

Ca me rassure de l'entendre plaisanter. Je sens sa main dans la mienne. Je crois. Je ne veux pas ouvrir les yeux. Il suffit d'ouvrir les yeux pour que le rêve s'arrête. Je resserre un peu mon emprise sur elle. J'aimerai tant que ça se calme comme ça... Je ne veux à avoir à affronter Grand Frère Liam. Il s'amuse bien trop à mes dépends, à me rabaisser, à me montrer combien beau, grand, fort, tandis qu'à côté selon ses dires je suis moche, petit et faible. C'est nul d'être inférieur.

- Les autres m'ont laissé tomber, dis ?
- Bof... Elles espèrent que tu t'en sortiras. Faudrait vraiment que tu l'affrontes. Tu lui as tenu tête à Moscou !
- C'était pour Queen, Alpha ! Quand c'est pour me défendre moi-même, je doute trop pour être certain que ce qu'il dit n'a pas... un fond de vérité. Et ça me perturbe.

Comme quoi je serais faiblard et idiot. Je me suis pourtant juré de devenir moins crétin. Mais on peut dire que ça foire à chaque fois... Mais un jour je l'affronterai, c'est sûr. J'en mourrai sans doute de honte de me faire lapider mais j'essaierai au moins. Parfois il faut prendre son courage à deux mains ! Même si pour l'instant... J'ai encore des progrès à faire.

- Pffft, là c'est sûr qu'à penser comme ça, t'es un vrai crétin. Allez, remets-toi en route : Va retrouver les filles... Tu n'es pas le seul à faire de vilains cauchemars et de doux rêves.

J'ouvre les yeux. La main s'est enfuie de la mienne. C'est dommage, ça faisait si longtemps... Je soupire, me relève en titubant un instant et le grillage de mon jardin s'évapore. Une forêt. Je me retrouve dans une forêt. Mais les arbres étaient... en forme de notes de musique. Je penche la tête sur le côté, surpris. Une passionnée de musique... Ce doit être l'inconscient d'une passionnée de musique... Comme Nathan... ? Mmh, évitons de faire la remarque aux filles... Si elles le connaissaient, elles risquent de m'en vouloir. Quoi qu'il n'est peut être pas si ronchon avec tout le monde ?

- Les filles ? Vous êtes là ?

- On trouvera bien un truc sur la route qui nous aidera.

Dés les premiers pas dans le noir, la fillette ferma les yeux le plus fort qu'elle pu, tentant de disparaître loin... Très loin... Avec sa maman ! En faite, elle était terrifié par le noir qui l'entourait, et elle aurait bien voulu pouvoir se blottir dans un coin avec sa veilleuse... Mais elle ne le pouvait pas. Alors elle avait les paupières closent et elle levait exagérément les pieds pour éviter de trébucher sur quelques choses, comme un gros caillou. C'est dangereux les cailloux.

- Des notes...

Elle ouvrit les yeux. A son grand soulagement, plus de trace de cette affreuse obscurité. Juste une forêt. Un gigantesque foret... De notes. C'était possible ? Elle tourna la tête vers Nora.

- Tu aime la musique ?

Elle ne s'était encore jamais promené dans une forêt de notes en rêves... Alors soit c'était le rêve de Nora soit celui d'Eraël... Ou alors celui de quelqu'un d'autre ? Peut-être y avait-il une autre personne ici. Sophie ? Elle avait l'air forte, avec ses griffes et ses petites ailes. Et puis elle était gentille aussi... Un peu hostile envers Era, mais elle n'aimait pas les hommes, alors c'était sûrement normal.
Et puis il lui semblait entendre une autre voix... Mais elle était trop loin pour pouvoir savoir ce qu'elle disait ou pour pouvoir éventuellement la reconnaître.

- Tu aime la musique ?

Ouais. Elle adorait ça même. Mais voir que ça tête était remplie de ça, c'était vraiment étrange. Gardant la main de Lise dans la sienne, elle s'approcha à pas lent de l'une des notes, qui passaient du blanc au noir et se balançait doucement au rythme d'un vent qu'elle n'entendait pas souffler. Les "arbres" ne touchaient pas le sol, flottant tranquillement à quelques centimètres au dessus du petit monticule de pierres blanches qui se trouvait sous chacune d'elles.
Elle tendit sa main avec hésitation, comme on pourrait le faire avec un animal sauvage qu'on veut apprivoiser. Enfin, ses doigts entrèrent en contact avec une surface étonnement liquide. Nora fronça les sourcils et tata la note, voyant une onde la parcourir à chaque contact.

- Vraiment étrange...

Elle ne put aller plus loin dans ses réflexions, une voix s'élevait, plus loin. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre à qui elle appartenait.

- Les filles ? Vous êtes là ?

Le roi blanc ? Apparemment toujours en vie. Ce qui était une bonne et une mauvaise chose. La bonne, c'est que... Bah, c'est mieux qu'il soit en vie, plutôt que de retrouver son cadavre au pied de l'un des "arbres". Et d'un autre côté, un tueur psychopathe courait quelque part ici. Heureusement que ce n'était qu'un rêve.

- Par là !

En espérant qu'il les trouverait sans problème : les repères d'espaces et de temps étaient chamboulés, au point que ça en devenait inquiétant.

- Par là !

Euh... Par où ? D'où venait cette voix exactement ? J'étais un peu... paumé... Ba euh... J'allai faire avec. Tentant donc de me frayer un chemin jusque la voix, je marchais lentement. Sans faire de bruit. Au cas où. J'avais du semer mon frère. Mais comme dans mes souvenirs et dans mes rêves, il surgissait toujours au mauvais moment avec son sourire de sadique pour me découper en rondelles... Ben j'étais pas des plus rassurés, ça paraissait... évident... Mon Dieu... J'étais bien perdu, là, non ?

- Wow...

Des notes de musique... Des notes de musique... Pourquoi y a que des notes de musique partout autour de moi... ? Ah... Une Lise et une Nora sauvages en vue. Youpi, je les ai retrouvé. Je suis plus tout seul dans ce monde fou.

- C'est le rêve de qui ?

- Vraiment étrange...

Qu'est-ce qui était étrange ? Qu'ils soient dans une forêt de note ? Elle, elle trouvait ça plutôt jolie comme endroit. En plus, le vent soufflait comme une mélodie aux travers des arbres, mélodie qu'elle se mit doucement à chantonner aux rythme du vent.

- Les filles ? Vous êtes là ?

C'était Eraël ! Ça voulait dire que le psychopathe -tiens, elle connaissait un mot pareil ?- ne l'avait pas attrapé.

- Par là !

Quand soudain, le petit roi plus grand qu'elle apparu au coin d'un arbre. Lise s'élança en direction du blondinet pour lui faire un câlin, contente qu'il ne soit pas blessé.

- Au moins le type avec sa hache ne t'a pas tué !
- C'est le rêve de qui ?

La petite Lisy fit signe qu'elle n'en avait aucune idée et lâcha le roi blanc pour reprendre la mains de Nora dans la sienne. C'était rassurant d'avoir a nouveau quelqu'un pour lui serrer la main quand elle avait peu. Il ne faisait pas vraiment ça, à l'orphelinat.

Lise... Elle était toute gentille de me faire un câlin. C'était la deuxième fois, en fait. J'en avais pas eu si souvent que ça dans câlins. Je n'étais pas forcément très tactile il faut dire, donc forcément je ne cherchais pas vraiment de contacts physiques avec les autres... Pourtant ça pouvait être plaisant. Les enfants doivent avoir cette part d'honnêteté que les adultes ont perdu au profit de la politesse.

- Au moins le type avec sa hache ne t'a pas tué !

Je passais une main gênée dans mes cheveux. Lise ne l'avait sans doute pas dit pour me faire culpabiliser ou quoi mais j'avais le sentiment que quelque part, elles avaient du me trouver vraiment fillette de fuir comme ça... C'est vrai que c'était pathétique d'avoir peur de son grand-frère. D'accord il était armé d'une hache et avait une apparence qui frisait le démoniaque mais ça, c'était mon esprit trouillard qui l'avait imaginé...

- Désolé... Si je n'étais pas aussi trouillard...

Surtout au niveau de mon frère...

- Ah, j'allai oublier : J'ai trouvé cette petite demoiselle en chemin.

J'avais été à deux doigts de me casser la figure quand sa poupée était apparue devant moi. En voulant l'éviter au dernier moment. Très doué, oui... Je sais, je sais.

Un roi pas abîmé pour deux sous arriva en silence. Sans doute le défaut de cet endroit, puisque, n'étant pas une vraie forêt, il n'y avait pas de brindille au sol et donc aucun moyen d'entendre les gens approcher. En fait, c'était parfois lisse, quoique la texture semblait molle et gardait les traces de pas, comme la neige. De la neige pas froide et des notes qui flottent dans l'air. Narmol, comme dirait certain.

- Au moins le type avec sa hache ne t'a pas tué !
- C'est le rêve de qui ?
- Bonne question...

Le sien ? Celui d'une autre personne qu'ils n'avaient pas encore vu ? Les rêves semblaient se rassembler dans un même et immense cauchemar, chose paraissant un peu... Impossible. A moins que les cerveaux ne soient connectés entre eux, mais là ça devient tordu. Et quoi de plus qu'une petite fille possédant une boite magique dans lequel elle fait participer à des jeux étranges, des jouets vivants ?

- Désolé... Si je n'étais pas aussi trouillard...
- Laisse les regrets à quand on sera tous réveillés. Et puis, c'est pas juste, il est armé et pas nous. Quelqu'un lui a donné une arme, elle est pas apparue comme ça. Je suis sûre qu'on doit pouvoir en trouver quelque part, au moins pour se défendre.

Il existait aussi une dernière option. Celle du rêve d'Alpha. Et dans ce cas, l'arme apparaît quand on prend son courage à deux mains et qu'on affronte ses peurs, si elle avait bien comprit. Enfin, une hypothèse reste une hypothèse, avec de la chance, ce n'était rien de tout ça.

- Ah, j'allai oublier : J'ai trouvé cette petite demoiselle en chemin.

Une poupée ? Elle n'aimait pas les poupée. Sans doute parce que celle qu'elle avait était moches et abîmées. Mais celle-ci était jolie, avec des cheveux soyeux, Lise devait en prendre soin. Et puis, maintenant qu'elle était retrouvée, serait quelque chose de moins à faire.

- Désolé... Si je n'étais pas aussi trouillard...
- Laisse les regrets à quand on sera tous réveillés. Et puis, c'est pas juste, il est armé et pas nous. Quelqu'un lui a donné une arme, elle est pas apparue comme ça. Je suis sûre qu'on doit pouvoir en trouver quelque part, au moins pour se défendre.
- Et puis il faisait peur ! Moi j'aime pas les haches, ça coupe des arbres et il voulait s'en servir pour couper quelqu'un, alors que les gens c'est pas des arbres.
- Ah, j'allai oublier : J'ai trouvé cette petite demoiselle en chemin.

Et là c'état comme dans un rêve. Sans vilain jeux mots, bien sûr. Les boucles soyeuses et ses grands yeux bleus, Maria était intacte dans sa jolie robe pourpre. D'ailleurs la fillette se dépêcha de courir vers elle pour la prendre dans ses bras en criant son nom. C'était sa poupée et elle l'avait retrouvé, sa précieuse poupée.

- Merci.. sourit-elle à l'intention d'Eraël.

HRP:

Erylis rouvrit les yeux, s'arrêtant de jouer. Les notes continuaient cependant de tournoyer autour d'elle, partant ans les alentours. Finalement, elle adorait les rêves d'Alpha ... Grâce à elle, elle pouvait jouer de n'importe quel instrument. Pour les faire apparaitre une seule condition : Le connaitre afin de pouvoir le faire apparaitre dans son rêve.

Elle se dirigea vers le piano qu'elle avait fait apparaitre un peu plus tôt dans son rêve et laissa la flute traversière en suspens. Elle adorait cet instrument mais avait envie de jouer un peu de piano, pour changer. Elle appuya sur une touche et une petite note bleue en sortit. Elle commença à jouer un petit morceau, les yeux fermés, ne voyant pas les notes de toutes les couleurs qui s'envolait dans les branches des arbres.

Elle était dans une petite clairière, entourée d'arbres tout autour, seule avec ses instruments ... Oui, elle était vraiment dans un rêve ... Les notes s'envolaient toujours tandis qu'elle continuait de jouer, toujours les yeux fermés. Elle était seule avec sa musique.

Le notes s'envolaient peut-être, mais on les entendaient quand même. Bien sûr, même si des gens étaient passés à côté de la clairière, eux l'auraient certainement entendue, ou au moins vu les notes. En bref, elle espérait bien qu'Alpha n'allait pas faire venir des gens dans son rêve. Et surtout, surtout, qu'il ne se transformerait pas en cauchemars ...